Comment décrire la posture singulière de l’ingénieur sans la réduire à celle du scientifique (ou du scientifique « appliqué ») ? Plus encore : comment caractériser cette posture quand elle intègre la gravité de notre situation écologique ?
Dans cette UV, les étudiants questionnent la singularité de l’ingénieur au regard du scientifique et du philosophe, dans le cadre d’un dossier portant sur une thématique de leur choix, susceptible, d’une manière ou d’une autre, de concerner les 3 acteurs (ingénieur, scientifique et philosophe). Cette thématique pourra engager des dispositifs d’ingénierie soutenable (ou prétendus tels) : géoingénierie, biomimétisme, agroécologie, lowtechisation… La conception et le contrôle de ces dispositifs socio-techniques seront problématisés à la fois du point de vue épistémologique des « bricolages » de savoirs multiples qu’ils requièrent et du point de vue sociologique des collectifs hétérogènes qu’ils mobilisent. Ce travail pourra remettre en cause certains traits dominants de la philosophie occidentale elle-même, inadéquats à notre situation écologique (comme sa manière de subordonner la nature et le vivant à la raison humaine ou bien encore à des réalités intelligibles de type mathématique). Les étudiants seront ainsi conduits à construire et à défendre eux-mêmes une thèse spécifique s’agissant de l’ingénierie soutenable qu’il convient aujourd’hui, selon eux, de promouvoir.
Ce travail est soutenu tout au long du semestre par des débats, des cours et des lectures visant à questionner l’ingénieur contemporain, son irréductibilité au scientifique et son étonnante « proximité » avec le philosophe.
- Responsable: Choplin Hugues